dimanche 26 août 2007

On ira tous au Paradis

Hier mes parents sont venus pour me ramener Clovis et Lancelot qui étaient restés chez eux 3-4 jours. Ils ne viennent pas souvent alors ça me fait toujours plaisir.

En plus ma mère n'avait jamais vu nos p'tites bêtes à poils, Pitchou le lapin asthmatique qui fait des bisous et Charlène le cobaye qui couine quand on lui fait un calin, ça tombait bien.
Elle les a trouvé mignons.
J'ai profité de cette visite aussi pour dire à ma copine Na de passer le soir, que ma mère puisse connaitre ma cop's. Et vice versa.

A un moment où tout le monde, hormis Na et moi, était dans le salon, on a observé dans la cage que le lapin bloquait l'entrée de la petite maison qu'il partage avec Charlène le cobaye, qui tentait désespérément d'entrer.

Alors j'ai soulevé la petite maison et là j'ai vu Pitchou, le regard perdu, qui faisait ce qu'il pouvait pour essayer de respirer convenablement.
Il a alors eu une secousse, est venu de l'autre coté de la cage et s'est allongé, essayant de faire des efforts considérables pour respirer.

Na et moi on s'est tout de suite mis à coté pour essayer de l'aider.

Il avait des bouts de copeaux de sciure qui était à moitié dans son nez, je les lui ai enlevé. Il avait les yeux qui clignaient à peine, et toujours cette petite respiration qu'il allait chercher si loin dans ses petits poumons de lapin. Il n'allait vraiment pas bien...

Alors avec Na on a tenté de lui faire un mini-massage cardiaque, juste avec les doigts au niveau du thorax, à peine, en espèrant qu'il se mette à tousser un bon coup, à cracher cette saloperie qui le gênait et qu'il se mette debout, étonné, à refaire des bonds dans sa cage.

On a essayé ... Na a continué le mini-massage et moi je lui carressais sa petite tête toute douce toute blanche et je lui disais "ça va aller ne t'inquiète pas, ça va aller...".
Ça a bien duré 3-4 minutes, ça m'a semblé être une éternité de douleur.

Mes yeux ressemblaient déjà à une retenue de barrage gonflée à bloc.

Et puis je l'ai déplacé un petit peu pour qu'il soit mieux, son corps était tout docile, il mettait toutes ses forces aux derniers grammes d'oxygène qu'il pouvait prendre.

On a continué à l'aider et à le caliner. Encore et encore.

Et puis son petit coeur s'est arrêté ..................................................................................


Je l'ai pris dans les bras, il était tout mou, tout chaud, tout doux.

Je lui ai fait des bisous. Je l'ai bercé.

Et le barrage a lâché.

Na à coté de moi avait l'air le plus désolé du monde, j'ai même pas osé la regarder franchement.

Et là, et là, j'avais la très lourde tâche de le dire aux enfants. Leur dire que Pitchou le petit lapin qui allait bien cet aprem venait de mourir dans mes bras. A l'instant.

C'est dans des moments comme ça que tu te sens seule au monde, mais alors si seule ...
L'absence d'un chéri qui t'aime, qui te soutient, qui t'épaule, qui câline, qui console, qui partage mes peines, qui comprendrait mon chagrin, qui me porterait là maintenant alors que c'est toujours moi qui portent les autres, à ce moment là le manque se fait tant ressentir, il fait si mal, si mal ...

L'amour c'est comme les fleurs, un peu d'eau tous les jours ...

Alors quand tu dois dire à tes deux enfants que leur petit compagnon vient d'aller au Paradis, et je fais la part des choses c'est pas une vraie personne Dieu merci mais ça fait chier quand même, ben là le partage des moment difficiles il te manque vraiment beaucoup, faut assumer seule, et c'est très dur.

Heureusement Na était avec moi, et elle a momentanément joué ce rôle dont j'avais tant besoin à cet instant pour ne pas m'effondrer en larmes encore plus ...

Elle est allée chercher les enfants dans le salon, leur dire que je les appellais.

Je n'ai rien pu faire d'autre que me retourner vers eux avec ce petit corps blotti contre moi et mes yeux tout rougis "Pitchou il a fait un malaise, il est mort ...".

Ils ont tous les deux éclatés en sanglots en poussant un "Nooooon" qui arrache les tripes d'une mère, Clovis est parti pleurer dans la salle de bain et Lancelot dans sa chambre.

Et moi je suis restée là avec Pitchou, incapable de faire quoi que ce soit.

Sauf pleurer.

Je sais, c'était 'juste' un lapin et y'a des drames bien plus graves dans ce monde faut relativiser, mais aujourd'hui c'est mon petit drame à moi, et personne n'a le droit de juger la peine qu'on peut ressentir quand on perd un être auquel on était attaché, quel qu'il soit.

Na, merci de tout coeur d'avoir été mon soutien, tu vois dans quel état je suis, alors imagine si t'avais pas été là ...

J'arrête d'écrire, mon clavier n'est pas waterproof.

Au revoir Pitchou ...

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